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11/07/2012

Sofia Queiros, et puis plus rien de rêves

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INT. NUIT

 

Tellement fatiguée, je m'endors sans éteindre les lumières, ni fermer les volets. Moi qui souvent retarde l'heure du coucher.

La peur de la mort.

Je ne visite pas ma tante moribonde.

Des enfants dans mon rêve « prennent le pli » — c'est ce qu'ils disent — et penchés en avant, se tirent le visage dans tous les sens, juste au-dessus de mon nez.

C'est pour de rire, je devrais rire. Mais je m'agite.

Dehors le vent s'éparpille et se cogne aux vitres de mes fenêtres.

 

INT. JOUR

 

Je passe en revue les images empilées.

Ici la maison brûle. Je suis seule et désemparée. Celui que j'aime a foutu le feu, puis le camp.

Ici c'est un jour de petite gloire, un sourire bien mérité. La jupe à volants rose fuchsia que je porte vole et j'ai sur le visage une orchidée.

Puis ici, encore dans la maigreur du chagrin d'amour.

Là les figures en contre-jour se font brouhaha.

Je suis sensible au bruit et à la lumière, aux mots éparpillés dans les rayons du soleil, au petit martèlement qui sort de la fenêtre du voisin.

 

Sofia Queiros, et puis plus rien de rêves, éditions isabelle sauvage, 2012, p. 22-23.

 

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