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04/03/2012

Valérie Rouzeau, Vrouz

Valérie Rouzeau, Vrouz, autobiographie

Bonne qu'à ça ou rien

Je ne sais pas nager pas danser pas conduire

De voiture même petite

Pas coudre pas compter pas me battre pas baiser

Je ne sais pas non plus manger ni cuisiner

(Vais me faire cuire un œuf)

Quant à boire c'est déboires

Mourir impossible présentement

Incapable de jouer ni flûte ni violon dingue

De me coiffer pétard de revendre la mèche

De converser longtemps

De poireauter beaucoup d'attendre un seul enfant

Pas fichue d'interrompre la rumeur qui se prend

Dans mes feuilles de saison.

 

                                     *

 

Aussi je est un hôte d'on ne sait qui ni quoi

Mystère en bout de course comme à la balançoire

La vie assujettit drôlement ses invités

Alors je vante le vent par ma lucarne ouverte

Et je ne confonds pas auspices avec hospices

Rouzeau avec réseau dentiste avec temps triste

Pater avec par terre pleure avec meurs meurs meurs

Tu pisseras moins moins moins

Mon poème ne compte pas davantage

Que la conversation bruyante de mon prochain

M'empêchant de poursuivre par ici sauf

À fermer ma lucarne ou la repeindre en bleu

Appeler ma prochaine

Ou m'écrier au feu

 

Valérie Rouzeau, Vrouz, La Table Ronde, mars 2012, p. 11, 140.

© Photo Tristan Hordé

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