Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24/10/2011

Jean-Baptiste Clément, Chansons du peuple

imgres.jpeg

                       Le temps des Cerises

 

Quand nous en serons au temps des cerises ,

Et gai rossignol et merle moqueur

    Seront tous en fête. 

Les belles auront la folie en tête

Et les amoureux du soleil au cœur.

Quand nous en serons au temps des cerises

Sifflera bien mieux le merle moqueur.

 

Mais il est bien court le temps des cerises,

Où l’on s’en va deux cueillir en rêvant

                                      Des pendants d’oreilles,

Cerises d’amour aux robes pareilles,

Tombant sur la feuille en gouttes de sang.

 Mais il est bien court le temps des cerises,

Pendants de corail qu’on cueille en rêvant.

 

Quand vous en serez au temps des cerises,

Si vous avez peur des chagrins d’amour

                      Évitez les belles.

Moi qui ne craint pas les peines cruelles,

Je ne vivrai pas sans souffrir un jour.

Quand vous en serez au temps des cerises,

Vous aurez aussi des chagrins d’amour.

 

J’aimerai toujours le temps des cerises :

C’est de ce temps-là que je garde au cœur

                       Une plaie ouverte,

Et dame fortune, en m’étant offerte,

Ne saurait jamais calmer ma douleur.

J’aimerai toujours le temps des cerises

Et le souvenir que je garde au cœur. 

                                             Paris-Montmartre, 1866

jean_baptiste_clement.jpeg

Jean-Baptiste Clément, Chansons du peuple, Le Temps des Cerises, 2011, p. 59-60.

Les commentaires sont fermés.