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30/08/2011

Jude Stéfan, À la Vieille Parque

jude stéfan,À la vieille parque,la lise

                                                     la lise

 

… et puis l’automne va vous pincer le cœur

l’hiver transir blême désespoir après plein

été des luxures vite enfui le printemps en

blancs regrets fleuri à savourer ta balèvre

       ,mon amour — ma haine,

après la rixe se fait plus douce la rage

sur nos deux visages qui chaque jour fuient

       peu à peu tombant dans la lise

       sombrant peu à peu dans la lise

sous la scie des hivers les abois de chiens

crevants dans la désolation d’un grenier où

passent en bas les bicyclettes par vos yeux

la guerre approche les arbres gisent plus que

       démembrés décimés

et tous ces corps malheureux qui sont seuls

en chiant dès le matin sur les chemins de dieu

 

Jude Stéfan, À la Vieille Parque, Gallimard, 1989, p. 37.

 

©Photo Chantal Tanet, juillet 2010 

 

 

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