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06/03/2025

Jacques Lèbre, Sonnets de la tristesse

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Toutes les relations familiales, amicales,

nous tiennent par des fils plus ou moins tendus ,

cela dessine une sorte de toile, semblable

à celle que tissent les araignées silencieuses.

 

Mais si jamais il n’y a plus aucun de ces fils

l’âme tombe peu à peu en déshérence .

Quand elle n’est plus tenue par aucun lien,

alors, alors la tête tombe sur la poitrine.

 

C’est aussi qu’il n’y a plus d’horizon

où résiderait encore quelque espérance ténue

en route vers cet ici si désolant.

 

Je veux dire celui de la maison de retraite

où l’on parque tous ces vieillards, les uns

après les autres, mis là comme au rebut.

 

Jacques Lèbre, Sonnets de la tristesse, Le Temps

qu’il fait, 2025, p. 33.