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04/03/2020

Tristan Corbière, Le Amours jaunes

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Sous un portrait de Corbière fait par lui-même

 

         Jeune philosophe en dérive

         Revenu sans avoir été

         Cœur de poète mal planté ;

Pourquoi voulez-vous que je vive ?

 

Amour !... je l’ai rêvé, mon cœur au grand ouvert

         Bat comme un volet en pantenne

         Habité par la froide haleine

         Des plus bizarres courants d’air ;

Qui voudrait s’y jeter ? ... pas moi si j’étais ELLE

Va te coucher mon cœur, et ne bats plus de l’aile.

 

J’aurais voulu souffrir et mourir d’une femme,

M’ouvrir du haut en bas et lui donner en flamme,

Comme un punch, ce cœur-là chaud sous le chaud soleil.

 

Alors je chanterai : (faux comme de coutume)

Et j’irai me coucher seul dans la trouble brume :

Éternité, néant, mort, sommeil, ou réveil.

(...)

Tristan Corbière, Les Amours jaunes, Albert Messein, 1928, p. 18.