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21/04/2012

Jacques Dupin, Gravir

 

 

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                 La soif

 

J'appelle l'éboulement

(Dans sa clarté tu es nue)

Et la dislocation du livre

Parmi l'arrachement des pierres

 

Je dors pour que le sang qui manque à ton supplice,

Lutte avec les aromes, les genêts, le torrent

De ma montagne ennemie.

 

Je marche interminablement.

 

Je marche pour altérer quelque chose de pur,

Cet oiseau aveugle à mon poing

Ou ce trop clair visage entrevu

À distance d'un jet de pierres.

 

J'écris pour enfouir mon or,

Pour fermer tes yeux.

 

Jacques Dupin, Gravir, Gallimard, 1963, p. 55.