26/08/2011
Jean-Pierre Duprey, La Fin et la manière
Cri
Un cri barré de foudre en jet enlumineur,
Appel happé sur un fil d’aiguille…
Au tranchant mouillé d’ombre,
Contre quoi s’est troquée
La tête mouillé noire,
L’oiseau du mal-passage
S’est barré les ailes en croix.
Armé de foudre sèche, un cri
Arrache la voix et crache la bouche…
Muet, creusé de sang, taillé
En pointes vives,
La mort a desserré sa voix et morcelé
Son rire
En glaçons épousant les regards bleu-noyé.
La glas fait pierrement au coulement du froid
Au tranchant rouillé d’ombre,
Contre quoi s’est troquée
La tête mouillée noire,
Le cri file un ciseau de deux pointes fermées,
L’oiseau d’ombre-passage,
S’ouvrant le corps au souffle bas,
A labouré la houle sourde.
Puis
Retenu, griffé, forcé
S’est encastré aux griffes basses.
Jean-Pierre Duprey, La Fin et la manière, en préface Lettre rouge d’Alain Jouffroy, couverture illustrée par Matta, Le Soleil Noir, 1965, p. 55-56.
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