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27/09/2013

Édith Azam, Louis Lafabrié, du savon dans la bouche

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Les cimetières

ont la clarté

des lunes ouvertes.

Le temps s'invite au temps d'avant

mais on ne revient pas

jamais

vers

les images.

L'âge nous pousse chaque jour.

 

Le chien dehors,

le chien pressent la fin.

Le chat

veille en silence.

 

Le passé s'effiloche

la maison se lézarde

les meubles craquent

de tous leurs os.

Dehors les herbes sauvagent :

le jardin...

 

*images.jpeg

Il n'y a plus de sens :

que silence.

Nous prenons langue avec

nous prenons langue :

en silence.

Nous sommes des silencieux :

contrariés.

 

Nos corps sont faits d'illisible,

de vie en pointillés

de silence trop proche.

 

C'est d'abord :

d'abord c'est le silence qui nous habite.

Nous sommes frères d'illisibles et le silence :

le seul geste.

 

Édith Azam, Louis Lafabrié, du savon dans la bouche,

Atelier de l'Agneau, 203, p. 38 et 56.