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09/11/2011

Jude Stéfan, Génitifs

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         p. de novembre

 

sa femme au sexe d'araignée

où grimpe une souris elle

                  crie

elles sautent par la fenêtre

ou le charme le plus doux

/ou les pelletées de neige

ou la brune au coquart/ou

     une reine sans gardes

     en style journal

par un temps suave, crachoteux,

charmant ou même délicat à la

     Tous les saints

Ils se tuent ils s'inclinent sur

les routes les tombes par

     deux fois l'an

     au bonheur cambrioleur

les morts les pauvres morts les

     scrutent d'en bas

 

Jude Stéfan, Génitifs, Gallimard, 2001, p. 48.


 

ah crier !

 

           Novembre, rien

sinon le meurtre des animaux à saler

plus d'oiseaux belges qui atterris-

saient ou tourterelles turque la

Terre vomit son vertige en cratères

en séismes en odeurs d'impiété :

           ah renversons les présages

           abrégeons les mots sans apostrophe

           remontons nos âges pour

cueillir de tes jaunes fleurs

           à ne plus t'étreindre

de rage fouir quelque Autre

           ah crier à la Morte

 

Jude Stéfan, Désepérance, Déposition, Gallimard, 2006, p. 70.

31/03/2011

Jude Stéfan, Envoi

 

STÉFAN,2001.jpg

 

Envoi

 

à la mort du Poète

même les dieux devraient pleurer

dégénéré, pompier

son tracé tremblé couché appuyé

plus ne vous harcèlera

   jouvencelles :

où sont par milliers les chiliens

disparus les cent milliards tués

   de naissance

   où sont

— et pourquoi l’incendie de soleil ?

Désespérance, Déposition

son œuvrée son hommée

chaque jour Il la parfit subit

 

Jude Stéfan, Désespérance, Déposition, Gallimard, 2006, p. 81— ©photo Tristan Hordé