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15/04/2022

Anna Aaynoglou, L'être qui marche

        portrait Anna Ayanoglou.jpeg

L’être qui marche

 

Tu ne seras pas comme ceux

qui sur leurs roues, dans leurs machines

font abstraction

 

                • toi tu seras l’être qui marche

nue

 

tu ressentiras tout, entendras tout

sans pouvoir te soustraire

 

Telle, tu seras marquée

par le besoin du beau, du doux

 

Telle, tu choisiras avec un soin extrême

 plus que ton nid ton aire

 

en te gardant de la proximité

des voies, courants violents

qui lessivent et recrachent

 

des creux, carrelés de point en point

où rien — ni eau chaleur

n’est absorbé

 

Prends garde pourtant

à ne pas rechercher

une quiétude stérile

 

tu es née pour être traversée

 

Anna Ayanoglou, dans Europe,

avril 2022, n°1116, p. 296-297.

31/01/2020

Anna Ayanoglou, Le fil des traversées

     ayanoglou-a.jpg

Le règne des confins

 

Des frontières appuyées, de la dichotomie

qui chez moi façonnait l’espace

plus rien

 

Sitôt passé le centre

la chaussée jusqu’au pied des maisons

 

Même le ciment, le verre

quand ils surgissent

portent le sceau de la verdure

 

Parfois, une rue se tarit —

dans la tourbière, les herbes folles

j’ai continué

 

sans que rien ne se perde

 

Anna Ayanoglou, Le fil des traversées,

Gallimard, 208, p. 51.