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16/11/2024

Shakespeare, Sonnets et autres poèmes

shakespeare, Sonnets, trahison

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Mais va, tente le pire en me privant de toi,

Tu es lié à moi pour le temps de la vie,

Et plus que ton amour ma vie ne peut durer,

Car la voilà soumise à ton amour pour moi.

Le pire des affronts, je n’ai pas à le craindre,

Lorsque au moindre d’entre eux ma vie s’achèverait.

Je le vois bien, un état plus heureux m’attend

Que celui qui serait soumis à tes humeurs.

Ton esprit inconstant ne peut plus m’affliger,

Puisque ta trahison décide de ma vie.

Ah ! que je suis heureux du lien qui nous unit,

Heureux d’avoir ton amour, heureux de mourir !

    Mais quel bonheur béni ne craint une souillure ?

    Tu me trompes peut-être, et je ne le sais pas.

 

Shakespeare, Sonnets et autres poèmes, traduction

Jean-Michel Déprats, Gallimard, Pléiade, 2021, p. 431.

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