16/11/2024
Shakespeare, Sonnets et autres poèmes
92
Mais va, tente le pire en me privant de toi,
Tu es lié à moi pour le temps de la vie,
Et plus que ton amour ma vie ne peut durer,
Car la voilà soumise à ton amour pour moi.
Le pire des affronts, je n’ai pas à le craindre,
Lorsque au moindre d’entre eux ma vie s’achèverait.
Je le vois bien, un état plus heureux m’attend
Que celui qui serait soumis à tes humeurs.
Ton esprit inconstant ne peut plus m’affliger,
Puisque ta trahison décide de ma vie.
Ah ! que je suis heureux du lien qui nous unit,
Heureux d’avoir ton amour, heureux de mourir !
Mais quel bonheur béni ne craint une souillure ?
Tu me trompes peut-être, et je ne le sais pas.
Shakespeare, Sonnets et autres poèmes, traduction
Jean-Michel Déprats, Gallimard, Pléiade, 2021, p. 431.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Shakespeare William | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : shakespeare, sonnets, trahison | Facebook |
Écrire un commentaire