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05/11/2024

Philippe Jaccottet, L'Effraie et autres poésies

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Les eaux et les forêts

 

I

La clarté de ces bois en mars est irréelle,

tout est encore si frais qu’à peine insiste-t-elle.

Les oiseaux ne sont pas nombreux ; tout juste si,

très loin, où l(aubépine éclaire les taillis,

le coucou chante. On voit scintiller des fumées

qui emportent ce qu’on brûla d’une journée,

la feuille morte sert les vivantes couronnes

et, suivant la leçon des plus mauvais chemins

sous les ronces, on rejoint le nid de l’anémone,

 claire et commune comme l’étoile du matin.

 

Philippe Jaccottet, L’Effraie et autres poésies, dans

Œuvres, Gallimard, Pléiade, 2014, p. 20.

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