20/11/2022
André Frénaud, Il n'y a pas de paradis
De toi, de moi, d’où sortait la lumière ?
Dans la grande bienveillance de l’âtre profond
où je me flattais de brûler pour me découvrir
comme un rayon de flammes et m’éclairer à ma lumière,
quand celle-ci était l’amour qui sortait de moi
parce qu’il était destiné à qui j’étais voué.
Et je multipliais les feux, j’embrasais l’alentour.
Je croyais en un pouvoir d’aurore perpétuel.
(...)
Nous. Nous étions retrouvés, nous devions nous déprendre.
Et qui affirme se trompe, qui croit en soi se hausse en vain.
L’unité que je poursuivais avec nos cœurs tâtonnants,
si elle anéantit quelquefois nos limites
ce fut malgré toi, malgré moi peut-être.
André Frénaud, Il n’y a pas de paradis, Poésie/Gallimard,
1987, p. 181 et 183.
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