26/05/2022
Judith Chavanne, Peut-être des lis
Ce jour, tout ce qui te restait de vie
c’étaient deux grands oiseaux noirs effarés,
noirs dans tes yeux comme presque la folie.
Et ton effort devant nous était de retenir
ces oiseaux qui battaient des ailes, fébriles :
qu’une fois encore, quelques minutes
(nous étions tous réunis au pied du lit)
ils te tiennent lieu jusqu’à nous
de regard, jusqu’aux plus jeunes surtout...
Et puis, de nouveau seule dans la chambre,
tu les laisserais partir — puisqu’ils le voulaient.
Judith Chavanne, Peut-être des lis,
le bois d’Orion, 2022, p. 23.
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