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08/03/2020

Boris Pasternak, L'éclaircie

Boris-Pasternak.jpg

Printemps dans la forêt

 

Durent, durent les grands froids,

Le dégel se fait attendre.

Le printemps est en retard

Mais c’est pour mieux nous surprendre.

 

Tôt le coq est en éveil

Et la poule a la vie dure,

Le sapin cligne au soleil

Qui le frappe à la figure.

 

C’est en vain qu’il tape et cuit

Car la glace, sous sa croûte

Noirâtre, n’a pas fini

De tenir figées les routes.

 

En forêt, sous les sapins,

Toute sale s’amoncelle

La neige, et dans les ravins

Le soleil et l’eau se mêlent.

 

Et sur ce pétrin le ciel

Vêtu d’un duvet de nuages

A si chaud qu’il se tient coi,

Empêtré dans les branchages.

 

 (traduction Michel Aucouturier)

 

Boris Pasternak, L'éclaircie, dans Œuvres,

Pléiade/Gallimard, 1990, p. 193.

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