27/01/2020
Gottfried Benn, Poèmes
Les grilles
Les grilles sont refermées,
mieux : le mur est clos.
Certes tu t’es sauvé,
mais qui as-tu sauvé ?
Trois peupliers près d’une écluse
une mouette qui vole vers la mer
c’est la manière des plaines
et c’est des plaines que tu viens,
puis chaque année te tortillant
tu te dépouillas des poils et des peaux,
tu te nourris des boissons set des proies
qu’un autre te donna,
un autre — silence — cet air-là
commence par l’amertume —
tu te sauvas à l’intérieur des grilles
que plus rien ne peut ouvrir.
Gottfried Benn, Poèmes, traduction Pierre
Garnier, Gallimard, 1972, p. 305.
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