09/01/2019
Pierre Reverdy, Flaques de verre
Mélange d’ombres
Ce ne sont que des tourbillons de bruits et des tintements d’heure dans l’air qui devient plus épais que la nuit.
L’horloge a remonté le temps et les étoiles tombent dans l’eau et la vapeur du feu qui les attend.
Le soleil séparé en deux et les aiguilles arrêtées au milieu du chemin sans bornes du cadran ; la route a bifurqué, l’ombre a changé de place et la lumière tremble à tout ce mouvement.
On cherche quelque forme précise entre les lignes.
Un coin où retrouver l’esprit qui s’est éteint.
Le vent est arrêté et les lampes sont mortes.
La paupière sous l’aile, prunelle du couchant
ne voit plus le foyer, l’ardeur des auréoles, ni le cœur allumé qui éclaire le monde et le sommeil perdu jusqu’au matin.
Pierre Reverdy, Flaques de verre, dans Œuvres complètes, II, Flammarion, 2010, p. 487.
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