29/11/2018
Shakespeare, Sonnet
Sonnet CXXXV
Chacune a ce qu’elle désire, toi tu as ton Oui,
et Oui en prime, et Oui encore plus ; plus
qu’assez je suis ce qui te vexe encore quand
ainsi je m’ajoute à ton doux Oui ; toi dont le
Oui est large et spacieux, m’accorderas-tu de
cacher mon Oui dans le tien ? En d’autres
Oui semblera digne et pour mon Oui pas
l’ombre d’un je veux bien ? La mer toute
d’eau reçoit bien encore la pluie qu’elle ajoute
abondante à son magasin ; toi riche en Oui
ajoute pareil à ton Oui ce Oui de moi qui
fera ton Oui plus large encore. Un « Non ! »
cruel est tuant pour les prétendants ; pense-
les tous un seul, et moi dans ce seul Oui.
Shakespeare, traduction Pascal Poyet, dans
Koshkonong, n° 15, automne 2018, p. 1.
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