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10/12/2013

Christian Prigent, Demain je meurs

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                          intermède I

 

 

Un dimanch' matin/ (c'est l'été),

On s'est levé tôt, / on s'est s'coué.

     On a pris son p'tit / déjeuner

En trempant le pain . dans l'café.

 

     On a mis sa bell' / chemisette

Et sa culott' bleue / la plus chouette.

Foulard rouge au cou, / les socquettes

Pas tir'bouchonnées, / la raie nette.

 

Car c'est aujourd'hui / qu'on y va,

     Avec maman, a / vec papa,

     Même avec Mémé, / tralala.

Sur son trente et un / d'apparat.

 

                    Où ça ? Où ça ?

 

À la fête (pas à Neuneu, non non !

     Ni Dieu, mon Dieu non !

Ni foraine avec les autos-tampons

Ni de Saint-Michel goinfrer saucissn !

 

À cell' du Parti, car c'est la plus belle

     La fêt' de l'Aube' nouvelle !

On verra les chars avec les donzelles

     Dessus en dentelles.

 

Figurer les peuples du monde entier

Autour d'une terre en papier mâché.

C'est pour nous apprendre à coexister

     Dans un univers enfin pacifié.

 

Une en kimono de papier crépon

Avec des aiguill's dans le chignon :

     C'est Madam' Japon

Une en gandoura de band's de carton

 

C'est en Arabie qu'on se nipp' comme ça.

Une autre en chapka de vrais poils de chat :

     C'est l'URSS (vivats ! vivats !)

Et cetera.

 

[...]

Christian Prigent, Demain je meurs, P.O.L, 2007, p. 146-147.

 

 

 

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