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29/04/2012

Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus vite, hélas....

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          Dans cette ville que tu n'aimais pas

 

Dans cette ville que tu n'aimais pas

Où tu as passé tant de jours

Que les compter te fait vomir

Peur de ce que tu ne reconnais pas !

 

Peur de tout ce que tu as vu !

Croisant et recroisant les rues

Manières de neiges manières de boues

Manières de mutisme têtes de loup

 

Dans cette ville que tu n'aimais pas

Dont tu n'as jamais su te déruer

À cause de tout ce que tu ne sais pas

 

Travaillé de syllabes tous ces étés

Hébété de ces morts qui te sont morts là

Dans cette ville que tu n'aimais pas

 

Jacques Roubaud, La forme d'une ville change plus

vite, hélas, que le cœur des humains, 150 poèmes, 1991-1998,

Poésie /Gallimard, 2006 [1999], p. 102.

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