14/02/2012
Georges Lambrichs, Les Fines attaches
Qui es-tu
1
Songe, avant d'entreprendre ou d'inventer quoi que ce soit, que ta vie commence dans un monde fini.
2
Reprends en main tes cartes personnelles, si tu les as auparavant distribuées, dispersées, au hasard des complicités précaires, et livre, sans crainte, l'ensemble de ton jeu à celui qui lit en toi. On se rencontre sur un point, jamais sur un parcours.
3
Tu ne te dois qu'à ce que tu fais, mais il faut simultanément penser tout le reste : ça donne le choix, non le temps de choisir. Tu auras des préférences mais tu ne les saisiras une à une qu'après coup.
4
Ne remâche pas les impératifs du moment, historiques ou autres. Toute idée est courte qui n'a pas commencé par la force des choses.
5
Comme la couleur du temps affecte étrangement l'esprit, le dégageant des faits à la manière du lever du jour sur la ville, vue de loin !
6
Ne parle pas de pureté à tout propos, ça l'agace.
7
Ne place rien au-dessus de l'amitié, tu pourrais la trahit pour un bon motif.
8
Tout le mal n'est pas fait, c'est pourquoi l'espoir, au centre de ta vie, est à craindre.
[...]
Georges Lambrichs, Les Fines attaches, Gallimard, 1957, p. 137-139.
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