18/10/2011
Jean-Baptiste Para, Le dit de l'oiseau
Le dit de l’oiseau
Le soir promet une étrange abondance. Le soleil décret silencieux.
Anges, rentrez chez vous, votre journée est faite.
Je suis l’oiseau qui passe, mon bec est long comme la mort.
*
Aux troncs frais coupés, que disent les sèves ?
Nous étions là pour le triomphe du matin.
Une question se désolait entre les mains des meurtriers.
*
Ce qui reste de ciel, comment le supporter ?
La marche longue des racines, les moitiés d’yeux, les tympans déchirés.
Tu élis pour séjour les villes qu’on assiège.
*
Langues que l’ombre gagne. Les étoiles ne sont plus que plomb de chasse.
Sombrer apprend-il comment l’on sombre ?
*
[…]
Une nuit dans la nuit , et l’aurore n’est pas même conçue, rien qu’un mot, sans nulle tentation. La mort, ta propre mort, un souvenir honteux. Ou peut-être vers la lumière — l’interminable étreinte de la cécité.
*
Oiseau, l’oiseau des cahiers d’enfants.
Les ailes étaient une accolade. Mais aucun vol ne se bâtit dans le regret.
Jean-Baptiste Para, Le dit de l’oiseau, dans Une semaine dans la vie de Mona Grembo, Arcane 17, 1995, p. 47, 48, 50 et 51.
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