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09/06/2011

Maryline Desbiolles, Poèmes saisonniers

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[…]

je relis d’anciens poèmes d’amour

d’amours anciennes les

mêmes mots on dirait

les mêmes

amours ou peut-être est-ce que je creusais

le lit à nos

reins comme on dit tant il est vrai

qu’il me faut renier on dirait

qu’il me faut renier

jusqu’à trois fois la honte et trois fois le mensonge

pour encore parler on dirait

pouvoir parler le matin venu

 

cheveux tirés

serrés peignés plantés de chaque côté que ce soit

plus étroit affûté fine lame que

d’être seule soit tranchant

fine lame sortie du fourreau où nos jambes nouent

 

dormir toutes

les nuits

quand nous dormons la nuit

celle entre les draps toutes

celles que j’ignore celle

par la fenêtre ouverte celle que je rêve si bien que

ce que tu me dis en rêve vient de la rue si bien que

tu m’étreins me siffle une chanson depuis le fond du

lit des paroles oubliées mais toutes

ces nuits cousues en un seul drap sans coutures

 

Maryline Desbiolles, Poèmes saisonniers, éditions Telo Martius, 1992, non paginé.

 

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