16/03/2024
Witold Gombrowicz, Moi et mon double
(...) Mais ce mot « je suis », sans aucun attribut, ce fait nu et terrible, me remplissait d’épouvante.il semblait qu’il n’y avait rien de plus difficile que d’être soi-même, ni plus ni moins. Ce mot impliquait une affreuse nudité ; D’ailleurs j’avais craché sur l’esprit et il s’était enfui. « Non, non —murmurai-je recroquevillé et frémissant — je ne veux pas être moi-même. Je préfère être un employé subalterne au ministère des Affaires étrangères, je préfère servir quelque chose ou quelq’un.
Witold Gombrowicz, Moi et mon double, traduction C. Jezewski et D. Autrand, L’œl de la Lettre, 1990, p. 25.
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