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09/06/2019

Pia Tafdrup, Le Soleil de la salamandre

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              Marraine

 

Pour la partie inférieure de mon corps

 il n’existe pas de nom

 et elle n’est pas connue

comme le visage, les bras ou les jambes.

La partie inférieure de mon corps

relève de la fable — ou d’un temps mythique,

c’est un labyrinthe vertigineux et joyeux,

seulement visible

              dans le miroir expérimental

que ma marraine

un jour m’a offert.

C’est chez elle

que je dois habiter si un avion

                                            tombe

avec ma mère et mon père

ou si la ferme brûle pendant que je suis à l’école.

Depuis je

       crois

aux marraines, aux énigmes des images de miroir et aux erreurs nues.

 

Pia Tafdrup, Le Soleil de la salamandre, traduction du danois Janine Poulsen,  éditions Unes, 2019, p. 23.