30/01/2023
Novalis, Les disciples à Saïs
I
Les hommes marchent par des chemins divers. Qui les suit et les compare verra naître d’étranges figures ; figures qui semblent appartenir à cette grande écriture chiffrée qu’on rencontre partout : sur les ailes, sur la coque des œufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux, dans les formes des rues, dans les eaux congelées, à l’intérieur et à l’extérieur des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les clartés du ciel, sur les disques de verre et de poix lorsqu’on les frotte et qu’on les attouche ; dans les limailles qui entourent l’aimant et dans les étranges conjonctures du hasard…On y pressent la clef de cette écriture singulière et sa grammaire’ ; mais ce pressentiment ne veut pas se fixer dans une forme et se refuse à devenir la clef suprême.
Novalis, Les disciples à Saïs, traduction Maurice Maeterlinck, dans Les Romantiques allemands, I, Pléiade/Gallimard, 1966, p. 347.
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