12/12/2012
Marie de Quatrebarbes, Les pères fouettards me hantent toujours
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On se vêt et dévêt, des matins gris
Il y a des trucs que tu laisses en bas de la page
Tu jettes l'eau de la casserole, mise à sac
On ne pourrait pas se comprendre, s'appesantir
On dirait « il y a des trucs qui traînent un peu partout »
Un froid me mange, fait battre mes paupières
Comme dans le vent, coller au bout des doigts
Nous sommes dix en un même cœur
« Il est où l'animal »La fille entraperçue
Elle est passée à l'orange, quand le feu est arti
Et c'est bien ça la vie un long bruit de succion
Trace sur la longueur, votre bouche ovale
Que l'altitude relève les saveurs
Les caresses ne laissent jamais de traces
Et si je tourne la page, elles retombent
Du peu de vie au prix des confitures
Il a la dent dure et mes nuits sont trop courtes
Je me lève le matin pour tout recommencer
Mon corps s'étiole, les deux morceaux scintillent
Ma poitrine se soulève, une main dans l'été
J'allais les bras ballants sans le vouloir
La torsade du temps me rappelle aux ondes noires
Je ne pensais pas découvrir
Ce que rencontrant, comprenant
À quel point fort lorsqu'immanent
Loin de s'abattre comme un jugement
Il se construit au gré du vent
Comme un tout petit enfant
Marie de Quatrebarbes, Les pères fouettards me hantent
toujours, Lanskine, 2012, p. 48-50.
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