16/06/2021
Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits
La peau des dieux
Le temps est un puits profond profond
Où l’on se jette corps et âme l’eau noir
Ressemble à la nuit ô ciels nocturnes
L’onde est sans espoir mais il faut toujours
Vivre je dérive en barque comme sur une mer
Azurée les vagues des gloires passées rafraîchissent
Mon torse mes membres mon visage je plonge nu
Et savoure la nage l’embrun qui m’enrobe sont
La peau des dieux je m’étends sous un soleil
Aux rayons capiteux je m’étire je prends des teintes
Chaudes d’or fondu j’ouvre en grand ma bouche
Je me frotte à l’infini ah l’infini vieille lune
Paumée qui me rire avec ses guenilles
D’étoiles j’attends des fontaines d’eau fraîche
Des pains dorés des pousses de blé vert
Des oranges des citrons mûrs des olives
J’attends le jour qui éponge la sueur glacée
De mon front pour lui sussurer un avenir
Radieux où le corps respire le soleil
Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits, Gallimard,
2021, p. 48.
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