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23/11/2022

Juan Rodolfo Wilcox, Les Jours heureux

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Je porte un chiffre sur le cœur, un sceau

de t’aimer comme si le silence s’était inscrit

dans la chair profondément ; et j’ai parcouru

des galeries de feuilles passionnées, des chemins

qui s’ouvraient au soleil hurlant, s’arrachant,

se râpant jusqu’à l’âme. Ô s’il m’était donné

de ne pas te voir apparaître, immuable,

là où l’amour naît, comme une image

au fond de l’eau !

 

Joan Rodolfo Wilcox, Les Jours heureux, traduction Silvia

Baron Supervielle, Orphée/La Différence, 1994, p. 67.