17/11/2011
Pierre-Yves Soucy, Traques
Que prise qui ne soit pas ruse
mais
veille au travers et traquée
dès que l'œil témoin de cécité
prévient du monde
chaque séquence s'attache
à l'incidence des événements
et la lisière des ombres
sépare
que sans baisser les yeux
au milieu du réel vulnérables
nous sommes en chemin
rompus aux ferments de l'opacité
à tenir nulle part ailleurs
qu'aux limites
et cherchons à tendre
le nerf de l'étau
pour le rompre...
*
... qu'à l'état singulier de la tranche
de toute pause
se découpe l'ombre
au défaut de chaque jour
ce qui attend
exaspère le désarroi
jusqu'au bleu du ciel
jusqu'au fil des dalles le pari
que l'on abandonne
que la durée dresse et arrime
à l'éclat aveuglant de chaque façade
et que du sol imaginons l'écoute
échouant dans la poitrine
lorsque le cercle des corps
à l'instant disparaît
et disparaissent
les semences séparées..
Pierre-Yves Soucy, Traques, extraits de Fragments de veilles, dans le revue
il particolare, "Pierre-Yves Soucy", n° 23, 2010-2011, p. 134-135.
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