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19/10/2011

Gilbert Lely, La Femme infidèle, la Sylphide

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Écrit à Sainte-Radegonde

 

Le petit jour d’hiver, tremblant sous ses étoles,

Des tours de Saint-Gratien grisaillait les coupoles.

Amour ! tu m’éveillas dans notre lit bien clos.

Le fleuve Loire en bas roulait ses larges eaux.

Étendu sur le flanc contre Irène-Sylvie,

J’entrai, d’un lent désir, en sa grâce endormie.

Les vitres blêmissaient ; le fils de l’hôtelier,

Une chandelle au poing, descendait l’escalier ;

Et le grand coq lançait, en hérissant sa crête,

Un cri rauque et de pourpre à l’aurore muette.

 

 

Gilbert Lely, La Femme infidèle, dans Œuvres poétiques, éditions de la Différence, 1977, p. 111.

 

 

Par ce brouillard je dois te parler. Toutes les Buttes-Chaumont meurent toutes les rues avoisinantes les escaliers les impasses quand l’âme de Saint-Just chasse le renard bleu.

 

Dans mes songes tu es victime.

 

Le chevreuil était tombé à genoux. Il tremblait excessivement. Je me penchai sur sa blessure. Elle était toute petite. Elle avait la forme d’une étoile. Elle ne saignait pas. Le stylet glissa de mes doigts.Je criai pardon pardon je répétai en sanglotant le nom si doux de l’animal.Il tourna vers moi ses gros yeux où je crus lire plus de pitié pour mes remords que d’horreur pour sa propre torture. Il mourut. Quel silence.

 

Je me suis vu errer tout un matin d’hiver autour de ton couvent de village lorsque tu étais une petite fille et que je ne te connaissais pas.

 

Gilbert Lely, La Sylphide ou l’Étoile carnivore, Librairie Le François, 1938, p. 36-37.