25/03/2023
Judith Chavanne, De mémoire et de vent
On aurait pu se dire soustraits au temps
dans la cuisine à l’abri des intempéries d’avril :
il avait neigé sur les plateaux, il faisait humide,
et la vapeur du thé ajoutaitp à la brume.
On avait dérobé un jour au calendrier
des jours ouvrables et dûment remplis
par on ne savait quoi au juste
mais ce furent : quelques mots,
comme s’égoutte au long des heures
la pluie depuis les branches,
le verre de vin improvisé,
puis, ayant marché par des chemins trempés,
aux chaussures la boue agglutinée.
Et aussi l’oiseau, gorge rouge et léger
par intermittences,
plus vif peut-être qu’on ne le vit jamais.
Judith Chavanne, De mémoire et de vent,
L’herbe qui tremble, 2023, p. 65.
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