03/09/2019
Horace, Odes, I, 5
Quis multa gracilis te puer in rosa
perfusus liquidis urget odoribus
grato, Pyrrha, sub antro ?
cui flauam religas comam,
simplex munditiis ? heu quotiens fidem
mutatosque deos flebit et aspera
nigris aequora uentis
emirabitur insolens,
qui nunc te fruitur credulus aurea,
qui semper uacuam, semper amabilem
sperat, nescius aurae
fallacis. Miseri, quibus
intemptata nites. Me tabula sacer
uotiua paries indicat uuida
suspendisse potenti
uestimenta maris deo.
Horace,Odes, I, 5
Quel est ce mince garçon parmi les roses,
Qui te presse, inondé de parfums
Pyrrha, sous une grotte charmante,
Et pour qui tu dénoues ta blonde chevelure
Avec une élégante simplicité ?
Hélas, combien de fois
Pleurera-t-il les dieux et ton amour changeants
Et, novice au naufrage, s’étonnera-t-il
Du flot qu’agitent les vents noirs,
Celui qui sans méfiance jouit en ce jour de ton corps lumineux,
Et croit que tu seras toujours vacante, et prête
À aimer, ignorant le vent trompeur ?
Malheur à ceux pour qui tu brilles, intouchée !
Une planche, sur la paroi sainte, proclame
Votive que j’ai pendu là mes habits trempés,
En l’honneur du puissant dieu des mers.
Traduction de François Lallier, dans Vita poetica, éditions L’Arbre à paroles, 2010, p. 118.
What slender youth, bedew’d with liquid odors,
Courts thee on roses in some pleasant cave,
Pyrrha? For whom bind’st thou
In wreaths thy golden hair,
Plain in thy neatness? O how oft shall he
Of faith and changed gods complain, and seas
Rough with black winds, and storms
Unwonted shall admire!
Who now enjoys thee credulous, all gold,
Who, always vacant, always amiable
Hopes thee, of flattering gales
Unmindful. Hapless they
To whom thou untried seem’st fair. Me, in my vow’d
Picture, the sacred wall declares to have hung
My dank and dropping weeds
To the stern god of sea.
Traduction de John Milton (1608-1674), dans Poems, &c, Upon Several Occasions, 1673.
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