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21/07/2018

Paul Éluard, Lingères légères

Éluard.jpg

Le baiser

 

Toute tiède encore du linge annulé

Tu fermes les yeux et tu bouges

Comme bouge un chant qui naît

Vaguement mais de partout

 

Odorante et savoureuse

Tu dépasses sans te perdre

Les frontières de ton corps

 

Tu as enjambé le temps

Te voici femme nouvelle

Révélée à l’infini

 

Paul Éluard, Lingères légères, Seghers,

1945, np.

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