01/11/2014
Ambrose Bierce, Épigrammes, traduction par Thierry Gillybœuf
"Le Paradis se trouve autour de nous dans notre prime enfance", et nos proches nous reprennent l'histoire quand nous grandissons.
"Où vas-tu ? demanda l'ange.
— Je ne sais pas.
— Et d'où biens-tu ?
— Je ne sais pas.
— Mais qui es-tu ?
— Je ne sais pas.
— Alors tu es l'Homme. Veille à ne pas te retourner pour ne pas repasser par là d'où tu viens.
La mort n'est pas la fin : reste le litige sur l'héritage.
"Pourquoi pleures-tu ?
— Parce que ma femme est morte. Hélas ! Je ne la reverrai plus jamais !
— Ta femme ne te reverra plus jamais, et pourtant elle ne pleure pas".
On peut se savoir laid, mais il n'existe pas de miroir pour le comprendre.
La vie est une petite tache de lumière. Nous entrons, serrons une ou deux mains, et retournons chacun de notre côté dans les ténèbres. Le mystère est infiniment pathétique et pittoresque.
Ambrose Bierce, Épigrammes, traduction de l'anglais par Thierry Gillybœuf, allia, 2014, p. 31, 34, 38, 39, 43, 53.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Les commentaires sont fermés.