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29/06/2012

Louis Zukofsky, "A" 13

Zukofsky, A 13, désir

                                 "A" 13, V

 

Nu assis, éveillé couché

Le silence non loin de la parole

Se dépassent l'un l'autre pour

Ne pas se marcher dessus

Souvent la nuit un sommet pointe

L'aube enveloppe des bouquets de feuilles

Quand brillent au soleil les contours

Même pénombre soir et matin

Traversant la persienne qui s'ouvre

Et qui éclaire la vue.

Des cinq fenêtres contigües d'un dixième étage,

Comme sur le pont d'un bateau

Tout le cycle solaire

Rappelle le désir innocent : de onze à quatre-vingt dix ans

Et laisse vieillir l'innocence

Se rappelle de la famille à ses débuts

De certains moments comme si c'était aujourd'hui

De quatre mains jointes sur les genoux

Scellées par le regard.

L'étreinte

Quand il est question d'enfants

Le désir observe, il voit

Un étage plus bas

Sur un toit voisin

La décoration un pignon à redan

Surmonté d'une licorne assise

Flanqué par quatre conduits

Formes chantournées _

Châteaux ou jeu d'échecs

Faits de la même pierre tendre

Comme les festons de pierre

D'un ridicule canasson

 Gros sac à viande —

Pas moyen de deviner

Pourquoi c'est là

À moins de l'honorer

Comme curieuse esquisse

Du désir avant qu'il ne soit

Pulsion et grandisse non loin d'ici.

[...]

 

Louis Zukofsky, "A" (sections 13 à 18), traduction de Serge Gavronsky et François Dominique, Collection Ulysse Fin de siècle, éditions Virgile, 2012, p. 89-90. 

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