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18/06/2012

Laurent Albarracin, Le Secret secret

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Les armes découvertes

 

 

 [...]

L'herbe on dirait un peigne mou

ondoyant dans la nuit du jour

étendant ses cils tactiles

aveugles et verts aquatiquement

sous la lune du soleil

On dirait un peigne fou, une houle très calme

comme des clés libres dans des pênes bleus

une échine se levant dans un poulpe du monde

un poil de la bête qui viendrait à la chose

des longes rebelles, un vent d'herbe, une tempête en herbe

et un soulèvement pour se rendre

 

 

 

L'herbe monte

dans les fins tuyaux capillaires —

marée du ciel

 

 

 

La tige déjà cueille la fleur

La tige déjà casse et tend

l'immobile fleur

 

 

 

Fougère foudre légère

poussée en son point d'impact

comme ne cravache de l'air

un harnais de cuir en pot

un fouet sage, la côte d'une cage

où naît l'oiseau du ciel

 

Laurent Albarracin, Le Secret secret, Poésie / Flammarion,

2012, p. 68-69.

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