31/01/2012
Étienne Faure, Chapeau, Franz
Chapeau, Franz
Contre le mur plus triste qu'un cafard
assigné au thorax,
Kafka vivrait-il encore,
sorti du portrait tiré à quatre épingles,
on l'imagine après ruptures
en ses habits de fiançailles
ridé comme un pruneau, sourire
et rire, l'œil noir de nuit, incassable,
au grand jamais voilé de pruine,
plus noir que la pénombre amendée du noyau
un peu trop entourée
pour tenir
lieu de solitude.
les prunelles de Kafka
Kafka, que faisiez-vous aux temps froids,
sur le papier de neige à scruter,
des années à jeun, la mort de face,
la réception glacée de ses yeux, tenancière
aux mille griffes, ou bien serveuse
arguant de ses feux pour séduire
in limine litis, avant le catch,
tenant l'amour, cette traverse,
pour félicité provisoire
inspirée, contractée, résiliée sans cesse
comme on respire, prend l'air à la fenêtre
avant d'attraper l'onglée, quadragénaire à peine,
— et finir là toussant, crachant, tambourinaire
mû lentement en caisse de résonance
pour prendre enfin congé au prétexte
de tuberculose.
le cas de Franz
Étienne Faure, dans Contre-Allées, 29.30, Automne-Hiver 2011, p. 26 et 24.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES, Faure Étienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook |
Les commentaires sont fermés.