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14/10/2011

Écrits de Laure

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La vie répond — ce n’est pas vain

on peut agir

contre — pour

La vie exige

le mouvement

La vie c’est le cours du sang

le sang ne s’arrête pas de courir dans les veines

je ne peux pas m’arrêter de vivre

d’aimer les êtres humains

comme j’aime les plantes

de voir dans les regards une réponse ou un appel

de sonder les regards comme un scaphandre

mais rester là

entre la vie et la mort

à disséquer des idées

épiloguer sur le désespoir

Non

ou tout de suite : le revolver

 

il y a des regards comme le fond de la mer

et je reste là

quelquefois je marche et les regards se croisent

tout en algues et détritus

d’autres fois chaque être est une réponse ou un appel

 

                           *

 

L’existence humaine est sans prix

sans plus ni moins de prix

que tout ce qui existe

végétal, minéral, animal

tout ce qui brille, hurle, brame, gémit

barrissement d’éléphant

mugissement de vache

l’âne brait — le serpent siffle

Il n’y a pas de liens si puissants qu’ils n’arrachent

     un être à la mort. La mort triomphe.

Le rire — L’insolence heureuse « Faites passer votre

     charrue sur les os du mort. »

 

Écrits de Laure, précédé de Ma Mère diagonale par Jérôme Peignot, avec une "vie de Laure" par Georges Bataille, chez Jean-Jacques Pauvert, 1971, p. 150 et 184.

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