30/03/2011
Jean Baptiste Chassignet, Le Mespris de la vie...
Philippe de Champaigne, Vanité, allégorie du temps qui passe avec crâne et sablier
Tantost la crampe aux piés, tantôt la goute aus mains,
Le muscle, le tendon, et le nerf te travaille,
Tantost un pleuresis te livre la bataille,
Et la fiebvre te poingt de ses trais inhumains.
Tantost l’aspre gravelle espaissie en tes reins
Te pince les boyaus de trenchante tenaille,
Tantost un apostume aux deus poumons t’assaille
Et l’esbat de Venus trouble tes yeux serains.
Ainsi en advient il à quiconque demeure
En la maison d’autry, mais s’il faut que tu meure,
Tu deviens aussi tout pensif et soucieus.
Helas ! aimes tu mieux mourir toujours en doute
Que vivre par la mort ? celuy qui la redoute
Ne fera jamais rien digne d’un homme preus.
Jean Baptiste Chassignet, Le Mespris de la vie et Consolation contre la mort, édition critique d’après l’original de 1594 par Hans Joachim Lope, Genève, Droz et Paris, Minard, 1967, p. 44-45.
Publié dans ANTHOLOGIE SANS FRONTIÈRES | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean baptiste chassignet, mépris de la vie, poésie baroque | Facebook |
Les commentaires sont fermés.