28/08/2015
Tristan Corbière, Les Amours jaunes
Petit mort pour rire
Va vite, léger peigneur de comètes !
Les herbes au vent seront tes cheveux ;
De ton œil béant jaillirent les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...
Les fleurs de tombeau qu’on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d’oubliettes...
Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les croque-morts sont de simples jeux,
Boîtes à violon qui sonnent le creux...
Ils te croient mort—Les bourgeois sont bêtes —
Va vite, léger peigneur de comètes !
Tristan Corbière, Les Amours jaunes,
dans Œuvres complètes, édition établie
par Pierre-Olivier Walzer, Pléiade /
Gallimard, 1970, p. 851.
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