21/05/2024
Jean-Antoine de Baïf, L'amour de Francine
Pauvre Baif mé fin à ta sotise
Cesse d’estre amoureux :
Garde qu’amour de son feu ne t’atise
Et tu vivras heureux.
Puis que Francine
Te fait la mine (= se montre hautaine)
Et te dedaigne,
Aincois se baigne (= mais prend plaisir)
Pour son amour, à te vois langoureux.
Laisse-la là comme chose perdue,
Sans en faire plus cas,
Et sans espoir qu’elle te soit rendue,
Tout souci metz-en bas. (= abandonne)
Veux-tu contreindre
Son cueur de feindre,
Qu’elle te porte
Une amour forte,
Quand tu vois bien qu’elle ne t’aime pas :
Un tems croit que du jour la lumiere
Heureuse te luysoit,
Quand ta maitresse à t’aimer coutumiere
Avec toi devisoit :
Maitrese aimée,
D’ame enflammée
Avant qu’une ame
D’amour s’enflamme,
Par toy à qui sur tout elle plaisoit.
(…)
Jean-Antoine de Baïf, L'amour de Francine,
dans La Pléiade, Poésie, poétique, édition
Mireille Huchon, Gallimard/Pléiade,
2024, p. 677.
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