22/10/2017
Claude Ber, il y a des choses que non
Nous tous tant que nous sommes
Au ventre des tulipes s’ouvrant sur les pistils
l’élan vivace et sa poussée
intense
dans le matin.
À l’horreur sa gorge mutique
dans l’ici douloureux et dérisoire de sa répétition
son grelottement de tôle tremblée versant soudain dans la théière
une lampée de vie
ébouillantée.
Qu’est-ce qui reste, demande-t-elle, une fois rabattu le caquet
de la parole sur son impuissance ?
Qui saura, je dis, arraisonner la langue à l’impossible ? La
voilà qui se couche c
hien tremblant, la queue entre les pattes
au seuil de l’inutile.
Pitié pour ceux qui s’obstinent et peinent aux mots comme
au silence. En l’un et l’autre rien que nos histories
de peu. Dans le débris de syllabes, il y a du vrai de nous. Et toujours l
es démunis s’entêtent à formuler.
Je ne, je n’ai, nous ne
contre le trop grand tout de tout
dans son muet et
sa violence.
[…]
Claude Ber, Il y a des choses que non, Bruno Doucey, 2017, p. 87.
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