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Philippe Soupault, Rose des vents

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                         Étoile de mer

 

                                                    à Marcel Herrand

 

On étouffe dans la chambre

Crois-tu

Au loin il y a la gare qui hurle

Je m'en irais à Toronto

Une brise souffle dans les rideaux

On voit la mer au-dessus des toits

le train va partir tout à l'heure

l'horloge ralentit

Il faut faire oublier le soleil ou la pluie

la fenêtre n'est pas fermée

je prendrais ma canne et mon grand manteau vert

Il neige encore à Vancouver

 

J'ai ton billet et ton sac

Laisse mourir ceux qui s'accrochent

Nous doublerons le cap Horn

l'horizon est invisible

Nos yeux s'agrandissent

La Grande Roue vient de s'arrêter

 

Philippe Soupault, Rose des vents, Au Sans Pareil, 1920,

non paginé ; reprint USA.

 

 

 

 

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15/10/2013 | Lien permanent

Philippe Beck, Poésies didactiques

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 27. Recension

 

La recension

qui est un acte de courage

involontaire souvent

est un complément du livre

qui est un acte etc.

Beaucoup d'ouvrages

n'ont pas besoin d'articles ;

mais il faut qu'ils apparaissent

dans la société civile. On les

diffuse.

Ils contiennent déjà

la recension,

et les notes, cachées

visibles, ou

gigognes,

raisonnent

serrées, des ostentations.

Elles renferment (ouvrent

au dedans de la bouche

qui ne peut pas se taire)

des expériences

que résume la littérature.

Car l'expérience

a envie d'un ton.

Les recensions devraient

avoir toujours un ton.

(Un flambeau de mélèze

a ses recensions

pareil.)

Le ton est atmosphérique.

Au soleil.

 

Philippe Beck, Poésies didactiques, Théâtre

typographique, 2001, p. 84.

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13/11/2013 | Lien permanent

Philippe Beck, Élégies Hé

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à Yves di Manno

 

Les soupirs vigoureux

sont pleins d'idéalités refusées.

Comédier, c'est-à-dire pleurer

et raisonner,

permet l'élégie qui apprend.

À moitié tragédier et élégier,

ou lier les deux verbes

par l'observation des cris idéalisés,

c'est-à-dire enseigner.

Double satirisation

de l'élan idyllique.

Satirisation mouillée,

et s. bien séchée ensuite.

Alors, les personnages romantiques,

les p.,

sont des éventails au soleil.

L'air est plein de Cendre de la Dispersion.

Nous la respirons.

Les signes d'âpreté sont dans le front.

Bise vérifie

le camaïeu délicieux.

 

Philippe Beck, Élégies Hé, Théâtre typographique,

 

2005, p. 60.

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14/11/2013 | Lien permanent

Philippe Beck, Chants populaires

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Chaque poème ou chant populaire s'inspire ici d'un conte "noté" par les Grimm. (Avertissement, p. 7)

 

27. Technique

 

La force de l'homme est le point.

Celui-là sur le banc

fut un homme.

Celui-ci sur le banc continue.

Il devient ce qu'il est.

Qui est un homme ?

Bête se demande. Elle dit parfois : « Voilà un homme ».

Ou : « Voici »

Elle va sur lui. Droit devant.

Il prend un bâton et souffle dans le dur.

Il souffle autour.

Les braises sont

au visage de la bête.

Des pierres qui brillent.

Des pierres combatives.

Comme foudre mariée à grêle.

Bête sent qu'il y a une idée

dans le souffle. L cause

étonnement.

Et l'arrêt en plein vol.

En plein air.

Bête allée à Technicité.

En passant.

Elle vient bouche ouverte et tombée

(coquillage)

pays de violence et d'invention.

Silence et inauguration

dans la bête.

Avant les jeux.

Elle commence la vertu commune.

Et les tissus de vertu.

 

D'après « Le Loup et l'Homme »

 

Philippe Beck, Chants populaires, Flammarion,

2007, p. 85-86.

 

 

 

 

 

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15/11/2013 | Lien permanent

Philippe Beck, Un Journal

 

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Samedi 11 février 2006

 À Françoise Santon

 

« Je peins comme d'autres écrivent leur autobiographie. Mes toiles, finies ou non, sont les pages de mon journal, et en tant que telles, elles sont valables. L'avenir choisira les pages qu'il préfère » (Picasso). Journal est l'autobiographie du monde. Il y a des pierres. C'est pourquoi il peint ce que voient beaucoup. Déductions sont descriptions, ou visions communes, phrasées, des pensées courantes et concrètes, possibles, nombreuses, des vues distribuées ; et « l'effort dramatique d'une vision à l'autre » (Picasso) fait la transition des pages de la vie générale : J. Imp. est le livre des suavités.

Ainsi la Vision des faits de la nuit. Hamlet (III, 1) voit la réalité de Sommeil. La Commune du Sommeil. Il se tient avant le Lit, avant le Désir d'Oubli de Lady M. En deçà du Regret-Macbeth. Lady a l'idée de la Consommation Capitale. Idée tardive avant folie de marche incosnciente aux yeux de bœuf, et espace abîmé. Hamlet voit la frontière du Lit. Il oublie Consomm., en deçà de la peur. Il trouve la frontière ou pré-désir. Lit est l'espace loin. Et Désir de sommeil est feu éteint — désir de la boisson de rêve ou philtre d'oubli. Hamlet est ancien. Il trouve le moment exact : une frontière où l'humain résiste aux mille chocs d'existence. Au Chant du Sommeil Infini aussi. Désir Guerrier de Dormir est humain ? Souhait du sommeil long, baume subtil sur des effets de flèches et de masses d'existence dans la mer d'ennuis = Souhait de quitter la Condition, Rhumaine Condition, ou Transcendantal d'élaboration de la pensée dans un corps, en trois temps. Pensée contacte la réalité. Sommeil Infini fait peur, et interdit l'image de la disparition du rythme et des rêves rythmés. Éveil = férocité orgiaque + tendresse lyrique ? Mais chant prend le sommeil, huile de lampe et fleurs de lilas. « Je ne regarde pas la douleur, les souvenirs de la souffrance et l'oppression comme nécessaires pour grandir » (Janácek, Discours à l'Apple Tree Farm, 2 mai 1926).

[...]

 

Philippe Beck, Un Journal, Flammarion, 2008, p 182-183.

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02/04/2012 | Lien permanent

Philippe Beck, Chants populaires

Chaque poème ou chant populaire s’inspire ici d’un conte « noté » par les Grimm.[…] Les Chants populaires dessèchent des contes, relativement. Ou les humidifient à nouveau. Par un chant objectif. Un conte est de la matière chantée ancienne, intempestive et marquante, à cause d’une généralité. (Philippe Beck, Avertissement, p. 7 et 9).

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       27. Technique

 

La force de l’homme est le point.

Celui-là sur le banc

fut un homme.

Celui-ci sur le banc continue.

Il devient ce qu’il est.

Qui est un homme ?

Bête se demande.

Elle dit parfois : « Voilà un homme ».

Ou « Voici ».

Elle va sur lui. Droit devant.

Il prend un bâton et souffle dans le dur.

Il souffle autour.

Les braises vont

au visage de la bête.

Des pierres qui brillent.

Des pierres combatives.

Comme foudre mariée à grêle.

Bête sent qu’il y a une idée

dans le souffle. I. cause

étonnement.

Et l’arrêt en plein vol.

En plein air.

Bête allée à Technicité.

En passant.

Elle visite bouche ouverte et tombée

(coquillage)

pays de violence et d’invention.

Silence et inauguration

dans la bête.

Avant les jeux.

Elle commence la vertu commune.

Et les tissus de vertu.

 

D’après « Le Loup et l’Homme »

 

Philippe Beck, Chants populaires, collection Poésie, Flammarion, 2007, p. 85-86.

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16/09/2011 | Lien permanent

Philippe Beck, Poésies didactiques

 

Et la prose

 

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Prose :

de la masse absorbante

supposant trop les nerfs

fragiles de l’enfantine poésie ?

De la poésie enfantine d’aujourd’hui ?

Véhicule insouciant

véhiculé.

Ce qui est serré

et qu’aère la poésie,

ou la trame sérieuse

de la vie dont les mailles

sont assouplies ou bien relâchées

par de la poésie oxygénée ?

 

La vertu est prose,

et l’innocence est poésie ?

Hum.

Le monde des corps est prosaïque

et l’espace est poème du commencement,

puis, quand formé, p. de la fin ?

Donc, la santé vraie est prose ?

Et la poésie médicament ?

Mais la santé absolue

est absolument prosaïque,

et il n’y a plus la poésie

si tout est santé

paradisiaque (hypothèse d’alcool),

car les divertissements règnent

là-bas, sans délai.

Là-bas = absolu pays des jouets.

Des poupées.

Le Non

au pur devoir de diversion

est un problème musical.

De la médecine musique.

 

Philippe Beck, Poésies didactiques,

Théâtre typographique, 2001, p. 119.

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08/01/2013 | Lien permanent

Philippe Beck, Élégies Hé

 

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Le talent anxieux d’une forme

crée l’ambiance de l’oubli.

Attention.

Pudeur sur l’horloge haute

peint la pierre de son image.

Silhouette se pose

devant le télescope du peintre du monde.

Le nez de cuivre et d’or

s’imprime par la fraîcheur.

Cendrillon infinie a goûté la pomme.

Ses jambes de danseuse de bronze

vont de l’avant.

Je me souviens du départ dans le printemps :

les briques anglaises

libèrent le ciel

qui respire inconsciemment.

Le fauve respire la fraïcheur

de cimes, et l’ombre de midi.

Il retrouve la tanière verte

dans des cafés

entourés de briques liées

par l’espace ailé.

Béquille demande espace.

Convalescence infinie commence.

Pour les déductions d’un pays.

Convalescent a des raisons

à midi.

 

Philippe Beck, Élégies Hé, Théâtre Typographique,

2005, p. 93.

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24/04/2015 | Lien permanent

Philippe Beck, Chants populaires

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         Concours

 

Paresse est bête !

Qui va sur quel terrain ?

Quelle terre relative ?

Terre est pas d’adieu souvent.

Père lance un concours d’inaction.

Qui est la bête

parmi des enfants immobiles ?

Il fixe des commençants.

(Dans la constance irritable.)

Amour est l’entraîneur.

Père passe la main.

Il faut le palmarès

pour continuer ?

Dans le semble.

Au prix de passivité intime.

Une propriété

au fils immobile.

À l’Indifférent Apparent.

Impassible est le fusible

pour continuer ?

Ou bien le passionné à part ?

Ici, paresse est fille d’impassibilité.

Mère Fixe est fusible infini.

 

Un enfant pleut l’insomnie.

Elle est obstacle infini.

C’est bien.

L’autre est un homme à l’arrêt,

chien inutile,

si les habits sont en feu.

Est-ce un homme d’arrêt ?

Où est la battue ?

Le dernier laisse la corde

serrer,

les bras comme des branches

de saule posé dans les rayons.

À l’office fermé.

Il gagne le concours inventé

par un homme tendu.

Le P. Premier.

Il est allé loin dans l’idée.

Dernier a paressé avec intensité.

Loin dans l’idée

du terrain d’Éternité Limitée.

Maison cimente

les noms défunts de la continuité.

L’enfant qui est un arbre

de pierre

est l’héritier.

Fils Minéral

est une idée de la propriété

Éternité.

Qui a du temps particulier.

Sous le champ manque la plage d’or.

Propriétaire Passif

imprime

des pages de paix antipathique.

 

D’après « Les trois paresseux »

 

Philippe Beck, Chants populaires,

Poésie / Flammarion, 2007, p. 134-135.

"Chaque poème ou chant populaire s'inspire ici d'un conte "noté" par les Grimm" (Avertissement, p. 7)

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17/08/2016 | Lien permanent

Philippe Beck, Dans de la nature

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À Anne Morin

 

Que peut bien le :

« Qui suis-je pour demander

du paradis ici ? »

dans de la nature ?

La question a voyagé

et a de la sève isolée.

Question usée est un tesson

dans de l’usure.

Si elle est plaine criante

enrouée,

alors « Qui suis-je pour... ? »

est l’énergie satirique

qui aère les morceaux de bravoure,

les « Par ici ! » archaïques

dont je canalise les rivières

en pleine cité. Comme celui

qui empoignait grammaticalement

un frêle et gracile pipeau

et marchait sur du pétrole enterré.

« Qui suis-je pour... ? »

est roucoulement de tourterelle,

bête interdite chantant ardemment.

Les tourterelles font et refont des Oh !

« Oh » est l’étiquette de la Dame qui chante.

 

Philippe Beck, Dans de la nature, Poésie / Flammarion,

2003, p. 73.

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09/07/2015 | Lien permanent

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