Jules Supervielle, Le Forçat innocent
29/03/2023
Réveil
Le jour auprès de moi se fixe
Mais il m’ajourne dans l’oubli
Si je m’approche du miroir
Je n’y découvre rien de moi.
Hier encore j’eusse dit : « Mes mains »
Et aussi : « Mes jours et mes nuits »
Aujourd’hui je ne sais que dire,
Tous les mots sont restés au loin,
Saisis par leur propre délire.
Jules Supervielle, Le Forçat innocent, dans
Œuvres poétiques complètes, Pléiade /Gallimard,
1996, p. 271.
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