Étienne Faure, Légèrement frôlée
31/05/2020
Où est l’exil,
en sueur, en train jadis accompli
si les avions, presque
à la vitesse du mensonge nous déposent
en des lieux prémédités de loin,
transmis par la parole, des papiers
traduits ou rédigés dans la langue des mères,
où est l’exil, un écart temporel
réduit à rien — espace crânien
où l’on revient sur ses pas pour retrouver
l’idée perdue en route —
histoire de seconde main aujourd’hui effacée
devant l’entrée des morts sur le seuil,
par politesse ultime de la mémoire
ici trahie, en creux, quand l’avion atterrit
qui ne comblera donc rien, jamais
l’amplitude de la perte.
il revient les mains vides
Étienne Faure, Légèrement frôlée, Champ Vallon,
2007, p. 90.
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