Octavio Paz, Calamités et miracles
28/05/2025
Entre la pierre et la fleur
I
Comme pierres naissons.
Rien que la lumière, il n’y a
que la lumière contre la lumière.
La terre :
paume d’une main de pierre.
L’eau qui se tait
dans sa tombe calcaire.
L’eau prisonnière,
humble langue humide
qui ne dit rien.
La terre soulève une vapeur.
Volent des oiseaux bruns, argile ailée.
L’horizon :
quelques nuages ras.
Plaine énorme, sans rides.
Le sisal, cet index vert,
divise les espaces terrestres.
Ciel enfin sans rives.
Octavio Paz, Calamités et miracles, dans Œuvres, édition Jean-Claude Masson, Pléiade/Gallimard, 2008, p. 29-30.
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