Jean Tardieu, Jours pétrifiés
31/10/2024
L’autre
Depuis que nous sommes séparés
depuis que je t’interroge
les choses ont eu le temps
de tomber en poussière, —
pourtant elles sont là.
Je ne te crains plus.
Tu ouvres la fenêtre
et d’un geste calme
tu endors toutes les bêtes.
Puis tu me prends par le bras
et nous avançons sans bouger
en faisant glisser le monde sur sa pente.
Par toi je suis posé
au milieu des êtres
comme un chemin.
Jean Tardieu, Jours pétrifiés, dans Œuvres,
Gallimard, Quarto, 2015, p. 269-270.
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