Guillaume Des Autels, De son amour
23/05/2024
De son amour,
Sonet
Il me souvient (bien souvenir m’en doit)
Du jour tresaint, que ma tres digne Sainte,
De son aguille en son rouge sang teinte,
Subtilement à couldre s’entendoit :
Et ce pendant que mon œil regardoit
À sa façon d’ovrer tant belle, et cointe :
Amour poingnaoit mon cœur d’une autre pointe,
Et à la main de ma Sainte accordoit.(= s'accordait)
Ha (dy je) Amour tu me fais grand’injure :
Ma Sainte icy tantost plus ne couldra,
Et cessera si galante piquure.
De toy enfant, jamais ne defaudra
La tresfascheuse et très grieve pointure (= douloureuse piqûre)
Qui sans cesser tout jour mon cœur poingdra.
Guillaume Des Autels, De son amour, dans La Pléiade, Poésie, poétique, édition Mireille Huchon, Gallimard/Pléiade, 2024, p. 206.
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